- Rudy Goubet Bodart
- Nov 7, 2017
Approximation de la lathouse
"Lathouse" est un néologisme lacanien composé de "aléthéia" et "ousia".
L'aléthéia est la vérité en tant que voilée (oubliée) et l'ousia est ce qui se situe entre l'Autre et l'étant, l'être (ou presque).
La lathouse serait l'objet cause du désir en tant que produit par la science et qui a pour effet le voilement (l'oubli) de l'être.
Il n'y a rien d'autre dans cette lathouse que du vent, celui de la voix humaine.
Puisque la science nous gouverne, il y a prolifération des lathouses, au point où Lacan avance que nous vivons dans l'aléthosphère.
Nous y sommes branchés. Il dit ça bien avant l'invention d'internet et des informations en continu qui sont peut-être des lathouses à l'état pur puisqu'ils participent à l'oubli de l'être (divertissement au sens pascalien) en nous environnant constamment de l'inassimilable vent de la voix humaine sans même être des objets (au sens banal).
Pourtant Lacan affirme que le psychanalyste est celui qui occupe la place de la lathouse.
Est-ce à dire que le psychanalyste est un produit de la science qui a pour effet l'oubli de l'être ?
Certes pas, mais le sujet de la psychanalyse est le même que celui de la science (sujet du cogito cartésien).
Seulement dans le discours de l'analyste il est en place de l'autre et dans le discours universitaire en place de production (expulser).
Le psychanalyste comme lathouse serait donc à entendre comme psychanalyste en tant que semblant de l'objet a (cause du désir) et permettant au sujet l'angoissant mais nécessaire passage du divertissement à la discrétion.
- Rudy Goubet Bodart
- Oct 16, 2017
L'Inconscient n'offre aucune échappatoire à celui qui se présente comme victime de son histoire.
Mon message qui me revient sous sa forme inversée, il me défie de me tenir responsable à l'endroit même où je dis : " C'est de sa faute. " ou " Ce n'est pas ce que j'ai voulu. "
L'erreur de bonne foi étant de toutes la plus impardonnable.
Il s'agit alors d'entretenir la plus stricte relation à la Vérité - qui n'est pas la récompense d'une quête patiente mais le tissu de mon étoffe.
Toute lâcheté à cet endroit se paie en monnaie de souffrance : symptômes incompréhensibles et aussi innombrables qu'incontournables.
Le manque dans l'Autre, sa faille, son inconsistance - peu importe la façon dont j'en fais l'expérience - doit être pour moi l'indice d'un possible aperçu de son insaisissable inexistence.
C'est au cœur de cette incise du manque dans l'Autre - qui n'est autre que la doublure du mien propre - que le pardon peut trouver à se loger.
Le pardon n'est pas un acte noble ou charitable. Je n'en retire aucune gloire et ne le commets pas pour le Bien supposé de l'Autre.
Au contraire, il est ig-noble, dé-charitable, me dépouille de ce qui me reste de narcissisme face au désir de l'Autre.
Acte d'amour dans ce qu'il a de plus pur, il annule les coordonnées de ce qui constituait jusqu'alors ma réalité et me libère face à l'énigme angoissante du désir de l'Autre : " Que me veut-il ? ", " Comment me veut-il ? "
Il n'est pas ce à quoi je parviens à force de volonté mais ce qui s'impose à moi.
En ce sens, il correspond parfaitement à l'impératif Kantien : " Tu peux parce que tu dois. "
- Rudy Goubet Bodart
- Sep 26, 2017
La Cité connait en sa périphérie un lieu et un temps où l'ordre des mots n'est plus régi par ses lois.
Une invitation sous forme d'une lettre que l'on s'envoie comme pour apprendre à lire son implacable logique qui maîtrise le désordre de notre existence.
Les Maîtres-Mots de notre vie ne nous y étranglent pas, mais y sont par la gorge déployés.
S'entendre dire de quoi nous sommes faits a cette étrange faculté de nous libérer.
Un lien social inédit et inouï tissé par une fraternité indéfectible et discrète qui place en son cœur la vérité insue du désir.
Un temps, un lieu où le dit secourt puisque le dire secoue.